Marie des grèves ....

suite 1 lettre à ma mère

Alors que pour moi, pour nous, tes filles, c’est une nécessité de survie. Si tu emportais le mensonge définitivement avec toi, ça ne ferait pas revivre le "père" mais le secret pourrait entraîner d'autres randonnées mortelles.
Alors, que toi, qui ne risque plus rien,
 tu peux encore intervenir dans le parcours de vie de ta "famille".

Tu as choisi ton camp, tu as sacrifié tes filles, tes petites filles à la gloire d’un mari qu’ « on ne pouvait pas s’empêcher d’aimer » comme tu t’emploies à le répéter comme un leitmotiv  pour t’en convaincre peut-être ?

Tu as fui à chaque fois que j’ai tenté d’engager la discussion … te retranchant toujours derrière le même discours : « J’ veux pas d’histoires…. J’en ai assez entendu…. Qu’est-ce que je pouvais faire ?.... ». Quand je repense  à ce tu as répondu à F., alors que celle-ci espérait un peu de compassion, en te « disant » ce qu’elle avait subi, de TON mari : « Tu ne vas pas remuer la merde 40 ans après ! », j’en reste tétanisée.

Et quand je t’ai rappelé, il y a quelques semaines, que moi aussi j’avais été agressée par mon oncle M., tu n’as rien trouvé de mieux que de répondre : « Heureusement que  ta tante M. ne l’a pas su ! ». A cet instant, je n’ai même pas réagi, tellement habituée que je suis à ne rien attendre de toi ! Avec le recul, c’est comme si je recevais une flèche en plein cœur. Que ta fille soit une victime de plus t’importe peu, seul le fait que rien n’ait transpiré, ouf, l’honneur est sauf, retient encore aujourd’hui toute ton attention. En fait, c’est le fonctionnement typique de la famille incestueuse, l’inceste devient la norme du schéma familial. Tu n’as même pas été surprise de mon propos !

Quand j’ai évoqué avec toi, cette enfant adultérine née du « viol » ( quel autre terme utiliser puisque cette jeune fille avait 14 ans)  de votre « petite bonne »  (expression consacrée il y a 60 ans !) par TON mari, alors que tu étais enceinte de ta 4ème fille (4 enfants en 40 mois !) tu as réagi avec la même distanciation : «on a même proposé de l’argent à ses parents, ils ont refusé ! ». Donc à la naissance de cette 4ème petite fille, tu es partie 2 mois en « maison de repos » à Hyères. Tu nous as toujours dit que tu étais épuisée par cette nouvelle naissance, soit, mais aujourd’hui je pense que cette dépression était essentiellement la conséquence de ce tragique évènement. Pour compléter le tableau, j’ai appris récemment qu’il avait dû avoir aussi un fils à la même période …..

Pour ne pas le perdre, LUI, tu as tout accepté, tout cautionné, tout caché.

 



10/08/2010
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