MASSACRE
Le jour de l’an comme heure du crime
Des bombardements en étrennes
Il ne saurait y avoir de gêne
Quand les bourreaux jouent les victimes
Car tous ces crimes perpétrés
Ne seraient que pour se défendre
Et s’ils ne cessent de s’étendre
Ce serait pour se protéger
Il n’est pas de victime utile
Pas de massacre indispensable
Ni de tueries inévitables
Quand les cibles sont des civils
Réduire un peuple à la survie
Lui refuser sa dignité
Piétiner son identité
C’est s’enfermer en barbarie
C’est condamner son avenir
C’est insulter sa propre histoire
C’est fouler aux pieds sa mémoire
Car c’est se résigner au pire
Si la haine de l’occupant
L’humiliation au quotidien
Le désespoir chaque matin
Peuvent égarer des résistants
Il est indigne de vouloir
Les mettre sur un même pied
Obscène d’ainsi justifier
La création d’un grand mouroir
Des cailloux contre des missiles
Des frondes affrontant des blindés
Quand brûlent jusqu’aux oliviers
Toute issue paraît bien fragile
Si l’impunité garantie
Par le grand patron impérial
Perpétue la lutte inégale
Elle n’offrira pas de sortie
Tant que les droits fondamentaux
D’un peuple occupé seront niés
Il n’y a de sécurité
Que dans une paix entre égaux
Battons-nous contre le silence
Il assassine chaque jour
Pour qu’enfin arrive le jour
Où le dialogue prendra sens