Marie des grèves ....

pitoyable ....

La visite de Mouammar Kadhafi continue à semer le trouble


 
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PARIS (Reuters) - Au troisième jour de sa visite officielle en France, Mouammar Kadhafi a continué mercredi à nourrir les controverses mais a condamné les attentats d'Alger comme le lui avait recommandé un peu plus tôt Nicolas Sarkozy.

Le numéro 1 libyen, dont la visite de cinq jours apparaît de plus en plus hors normes, a descendu la Seine en bateau, contraignant les autorités à interdire successivement aux piétons l'accès aux ponts de la capitale.

Il avait auparavant reçu des représentants du Medef, la principale organisation patronale, dans les salons du Ritz, et, dans la soirée, il a rencontré des femmes africaines au pavillon Gabriel.

Nicolas Sarkozy, qui n'a eu cesse de justifier la venue du numéro 1 libyen par la nécessité d'aider ce pays dans sa quête de "respectabilité", l'a reçu une nouvelle fois mercredi en l'invitant à condamner publiquement les attentats d'Alger.

"Il lui a dit qu'il était important qu'il fasse ce geste, lui qui a soutenu les mouvements de libération dans les années 1970 et 1980 et qui a tourné le dos au terrorisme", a fait savoir l'Elysée.

Lors de sa rencontre avec des personnalités féminines, le dirigeant libyen est allé dans ce sens. "Les attentats d'Alger sont des actes du diable, des actes condamnables", a-t-il déclaré.

Mouammar Kadhafi était arrivé dans la cour du palais présidentiel à bord de sa limousine blanche, portant une cape noire sur un costume noir.

Mardi soir, le dirigeant libyen avait dit ne pas être au courant des critiques suscitées par sa visite, affirmant que la question des droits de l'homme ne se posait pas en Libye.

Dans une interview au nouvel Observateur, diffusée dans l'après-midi, Nicolas Sarkozy a longuement plaidé pour sa "real politik" qui l'a conduit à avoir des contacts avec le président vénézuélien Hugo Chavez ou Bachar el-Assad, par exemple.

"C'ÉTAIT ASSEZ PITOYABLE"

"J'ai été le candidat des droits de l'Homme. Je le revendique", dit le président français pour qui la France "est utile quand elle parle à tout le monde", y compris Kadhafi.

Il répète avoir "parlé de tout, y compris des droits de l'homme" avec le dirigeant libyen, qui avait affirmé mardi que le sujet n'avait pas été abordé avec le président français.

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a cependant laissé percer son trouble, justifiant cette visite par l'évolution qu'il dit avoir constaté chez le dirigeant libyen mais condamnant ses propos "pitoyables" sur les droits de l'homme.

"Lorsqu'il a dit qu'il n'était pas pour des accords de paix entre Israël et la Palestine, il a eu tort. Lorsqu'il a parlé des droits de l'homme ici, c'est-à-dire des droits de l'homme dans notre pays et en Europe, c'était assez pitoyable et nous le condamnons", a dit le chef de la diplomatie française.

Dans la matinée, des ONG avaient reproché à Nicolas Sarkozy de faire passer des considérations mercantiles - la France espère une dizaine de milliards d'euros de retombées commerciales de cette visite - avant les droits humains.

La Ligue des droits de l'homme (LDH) a ainsi dénoncé le cynisme des autorités françaises qui reçoivent Mouammar Kadhafi "comme un prince" au moment où l'Algérie est frappée par des attentats.

Pour Amnesty international, Nicolas Sarkozy "ne peut se satisfaire de la conclusion d'accords commerciaux sans obtenir en parallèle des mesures concrètes pour une réelle amélioration des droits humains" en Libye.

Sur le site internet de Libération, Memona Hintermann, grand reporter à France 3, s'indigne de la visite du colonel Kadhafi qui a tenté de la violer, affirme-t-elle, lors d'un reportage en Lybie en 1984.

Elle explique avoir traité le sujet Kadhafi samedi en se "pinçant le nez" parce qu'il n'y avait personne d'autre à la rédaction.

"Quand je vois ce type, je le revois devant moi me menaçant de me flinguer. J'en parle aujourd'hui, car pour moi l'idée que Kadhafi puisse resurgir comme ça en étant porté aux nues par la République, c'était absolument inimaginable", dit-elle.

Gérard Bon



13/12/2007
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